lundi 9 février 2009

Compte-rendu de la réunion avec le Président de l'Université de la Méditerranée lundi 9 février 2009.


Le Président a invité les représentants enseignants-chercheurs de la Faculté des Sciences et les directeurs de laboratoires du secteur Sciences afin d'échanger sur le projet de décret de modification de statut des enseignants-chercheurs et sur ses effets possibles à la fois sur l?enseignement et la recherche.

Un rendez-vous sur le Vieux Port a rassemblé environ 250 personnes qui ont accompagné les représentants de la Faculté des Sciences et les élus des conseils de l'Université jusqu'au Palais du Pharo.

A notre grande surprise un cordon de CRS bloque les grilles du jardin du Pharo et en filtre l'entrée empêchant l'accès des membres de l'Université aux locaux du Pharo, voici une nouveauté qui ne correspond pas vraiment à la collégialité que l'on est en mesure d'attendre pour une Université.

Par l'intermédiaire du Doyen de la Faculté des Sciences, les élus des conseils de l'Université du secteur Sciences sont admis à participer à la réunion (les autres élus des conseils de l'Université présents ne sont pas admis).

Le Président expose très longuement sa position sur le décret qu'il a rendue publique dans l'article du journal Le monde du 29 janvier 2009 et par la position de la CPU.

Il rappelle que ce décret s'inscrit dans le cadre de la LRU et qu'il est favorable à la modification du décret de 1984 car celui-ci n'est plus à même de répondre aux exigences d'aujourd'hui. Il voit quelques défauts dans ce nouveau décret, qui apparemment ne justifient pas un retrait du texte, mais des modifications.

Le nouveau décret permettra aux établissements de s'organiser intelligemment, de mettre en regard le potentiel de l'université et les maquettes pédagogiques. Il permettra plus de flexibilité. Cela nécessitera un travail collectif, en particulier des équipes pédagogiques, pour s'organiser plus intelligemment, cela prendra un peu de temps mais il ne voit pas de problème particulier.

Suite à une intervention de Bernard Fontaine sur les problèmes qui préoccupent la communauté universitaire : les promotions, le statuts des enseignants-chercheurs, les moyens, le devenir des EPST, la masterisation, les insultes du Président de la République.

Le Président d'Université intervient sur les différents points.

Concernant les promotions, il estime qu'il aurait été souhaitable de ne pas modifier la situation actuelle 50% de promotions au niveau national et 50% au niveau local.

Concernant les moyens, il rappelle que les universités considérées comme plus riches ont du donner des postes aux universités considérées comme plus pauvres. Cela défavorise les universités scientifiques (avec secteurs sciences et santé) comme l'université de la Méditerranée qui doit rendre 10 postes. En fait l'université ne rendra pas 10 postes, mais rendra 10 emplois gagés qui n'étaient pas utilisés. Il signale que le ministère a fait une erreur en demandant aux universités de rendre des postes avant de passer aux compétences élargies.

Sur la masterisation des IUFM, il signale que 4 présidents d'université de la région ont convenu de ne pas remonter les maquettes.

Sur le devenir des EPST, il n'a pas grand chose à dire. Il convient qu'il y a un malaise mais qu'il s'entend bien avec les directeurs du CNRS et de l'INSERM et qu'ils étudient comment ils vont s'harmoniser. Il signale qu'une harmonisation des procédures est en cours. (mais il ne regrette pas les chaires d'excellence!)

Quant aux insultes du Président de la République il signale qu'on aurait pu s'en passer.

Plusieurs personnes sont intervenues ;
  • Le decret ne devrait pas permettre une modulation de service au delà de 192h, car dans un contexte où il n'y a pas de nouveaux postes et où il y a un afflux d'étudiants (ce qui est souhaitable) cela conduit à augmenter le service de tous les enseignants (par exemple à 250h)
  • Le décret même modifié n'est pas acceptable.
  • Si on instaure la flexibilité dans les établissements, on butera tôt ou tard sur les contraintes budgétaires.

Le Président rappelle que les finances de l'université proviennent du contrat quadriennal, du recurrent annuel , de la masse salariale (154 millions d'euros) après compétences élargies, des ressources propres (inscription, taxe d'apprentissage, DU , ..)

Il indique que cela donne des latitudes, des possibilités en transférant la masse salariale. Pour répondre aux problèmes soulevés d'un sous encadrement possible, le Président répond que L'Université pourra créer des emplois. Mais il s'agit d'emplois CDD ou CDI, en aucun cas de fonctionnaire.

Bernard Queguiner a tout d'abord lu la motion votée par l'assemblée générale du campus de Luminy (voir ci-dessous) et a demandé au Président de porter nos demandes auprès du ministère lors de la prochaine réunion de mercredi.

Il a ensuite posé la question du statut actuel (à partir du 1 janvier 2009) et futur des enseignants-chercheurs. le Président a répondu qu'il n'y a pas de problème. Les emplois d'état seront maintenus. Il sera cependant possible, dans le cadre des compétences élargies, de procéder à des recrutements supplémentaires pour la recherche ou l'enseignement sur statut de CCD ou de CDI.

Cette intervention a permis de recentrer le débat: il ne s'agit pas de discuter avec le Président de l'application d'un éventuel décret, mais de discuter des problèmes qui inquiètent la communauté universitaire. Plusieurs interventions ont porté :
  • sur les chaires d'excellence (1 poste MCF + 1 poste chercheur = 1 poste)
  • sur le transfert des prestations sociales aux universités.
  • sur les CDS et l'accroît de travail qu'ils occasionnent.
  • sur l'attribution de la PEDR par les universités qui nuit aux laboratoires de l'Université de la Méditerranée bien évalués au niveau national.
  • sur la situation de crise dans les universités, et la demande d'une réponse du ministère.
  • sur la nécessité d'ouverture de négociations, sur le décret des enseignants-chercheurs qui ne se satisfont pas du statu quo.

Enfin, nous avons insisté sur l'incompréhension de la communauté qui observe une baisse des moyens et des postes alors que la ministre nous dit que l'enseignement supérieur et la recherche sont des priorités. Nous avons rappelé l'exigence d'un plan pour l'emploi scientifique sur postes de fonctionnaires, et sur la nécessité de réduire la précarité dans l'emploi scientifique. Pour conclure, nous avons rappelé que nous ne sommes pas pour le statu quo, et que de nombreuses propositions pour améliorer notre système de recherche et d'enseignement supérieur existent dans le document issu des états généraux de la recherche de 2004.


En conclusion,

Le Président a voulu rassurer la communauté universitaire.
Il regrette que la LRU et ce projet de décret se fasse sur fond de réduction des postes. Cependant lorsque nous lui avons demandé comment l'Université autonome assurera les enseignements si, dans le cadre de la modulation des services, il y a une augmentation de la demande en enseignement (par exemple par un afflux d'étudiants), la réponse est que l'Université peut désormais créer des CDD ou des CDI (lesquels, bien évidemment, échappent au statut de fonctionnaire). Aussi, Nous avons insisté sur la nécessite d'un statut défini au niveau national, notre opposition aux emplois précaires et à la réduction de postes.

Le Doyen de la Faculté des Sciences ne s'est pas exprimé.

Notre petite manifestation n'a pas été inutile, dans la mesure où elle a permis d'exposer le point de vue des chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels et étudiants du campus de Luminy exprimé dans la motion et de demander au Président de faire remonter au ministère nos désaccords.


Les élus de la liste pour une Université de service public : qualité, partage des savoirs, émancipation.

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