Nous remercions Monsieur le Président de l’Université de la Méditerranée d’avoir convoqué cette réunion afin d’échanger sur le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs.
Nous, personnels, chercheurs et étudiants du campus de Luminy, saisissons cette opportunité pour vous exposer les raisons de notre désaccord et nos propositions concernant quatre projets : le nouveau statut des enseignants-chercheurs, la masterisation de la formation des enseignants, le démantèlement annoncé des EPST et la suppression de postes dans les universités et les organismes de recherche, en particulier les postes de BIATOS et d’ITA.
En tant que principal représentant élu de l’Université de la Méditerranée, membre de la CPU et interlocuteur de Madame la Ministre Valérie Pécresse, nous vous demandons d’être porteur de nos demandes auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
1) Sur le décret de modification du statut des enseignants-chercheurs
Nous exprimons nos plus vives inquiétudes à la lecture du projet de décret sur les nouveaux statuts des enseignants-chercheurs, en particulier sur les points suivants : - Concernant la modulation des services, ce décret introduit une inégalité entre les collègues, l’allègement des services d’enseignement des uns entraînant l’alourdissement de celui des autres. Le concept d’enseignement-punition que véhicule ce dispositif est indigne des valeurs que doit porter l’université, et inquiétant pour l’avenir de notre enseignement. En introduisant une hiérarchisation des tâches, le décret fragilise la qualité de l’enseignement dispensé dans les universités et son articulation avec la recherche.
- Le décret instaure que la quasi-totalité de la gestion des carrières des enseignants-chercheurs échappe désormais à l’instance nationale majoritairement élue.
Carrières, promotions, primes, congés, service : tout sera décidé localement. En particulier, la réforme proposée pénalisera les laboratoires d’excellence de l’université.
Par ailleurs, nous ne sommes pas pour le statu quo et nous demandons l'ouverture de négociations qui aboutissent à des modifications de statut collectivement acceptées par la communauté universitaire. En particulier, nous demandons :
- Le maintien du système actuel de promotions. 50% des promotions au niveau national et 50% au niveau local. Ce système est extrêmement favorable à une université comme l'université de la Méditerranée.
- Un service statutaire de référence de 150 heures, suivant la proposition des assises de la recherche en 2004.
2) Sur la masterisation de la formation des enseignants
Nous sommes favorables à un diplôme de Master pour valider la formation des enseignants (les enseignants-chercheurs l’ont toujours demandé), mais pas dans les conditions qui sont proposées actuellement, et nous demandons le retrait de la réforme en cours pour les raisons suivantes :
- Cette réforme est socialement nocive par la perte d’une année de stage rémunérée.
- Elle est incohérente et inapplicable : organisation impossible des stages et cumul des stage, concours et diplôme en deuxième année de Master.
- Elle va provoquer une baisse du niveau disciplinaire et pédagogique des enseignants.
- Elle va occasionner rapidement une perte d’attractivité des carrières d’enseignement et des filières scientifiques.
3) Sur la recherche
Tout d’abord, nous souhaitons l’affirmer : la recherche en France est une recherche de qualité reconnue au niveau international.
Cette recherche repose sur une synergie entre EPST et universités qui est gage de qualité et d’indépendance. Les EPST doivent garder leur statut d’opérateurs de recherche, en particulier le CNRS, de par son rôle structurant de la recherche dans notre pays.
4) Sur les suppressions de postes
- Nous dénonçons la suppression de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche.
- Nous nous alarmons de la précarisation croissante de tous les emplois dans les universités et EPST : BIATOS, ITA, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants (nouveau contrat).
- Nous demandons la restitution des postes supprimés en 2009.
Ces mesures sont une conséquence de la mise en place de la loi LRU à marche forcée, qui dégrade les services publics d’enseignement et de recherche. En conséquence, nous demandons un moratoire sur l’application de cette loi afin qu’une réflexion approfondie puisse être menée par tous les acteurs de la communauté universitaire sur l’avenir de l’Université et de la Recherche
lundi 9 février 2009
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